L’ONCTION DES MALADES
 
			Ce sacrement n’est pas une force obscure mais c’est Dieu qui s’adresse personnellement à nous (la formule sacramentelle implique le nom de baptême). On peut aussi demander de recevoir ce sacrement à domicile.
C’est une tradition qui remonte au cœur de l’Evangile, que ce sacrement, en faveur de ceux qui souffrent; la compassion de Jésus et les miracles qu’il a accomplis à leur égard, sont les actes concrets de la miséricorde de Dieu.
La maladie et la souffrance ont toujours été parmi les problèmes les plus graves qui éprouvent la vie humaine. Dans la maladie, l’homme reconnaît sa précarité et toute maladie peut nous faire entrevoir la mort. Les façons de réagir face à la maladie sont diverses : angoisse, repli sur soi voire révolte contre Dieu, mais cela peut aussi favoriser une nouvelle quête de ce qui est l’essentiel dans la vie et un retour à Dieu.
Jésus n’a pas guéri tous les malades même s’il a été ému de leur souffrance. Il est allé plus loin : par la croix, il fait sienne leur souffrance. Par sa passion et sa résurrection, il a obtenu une victoire définitive sur le péché et la mort, en nous faisant entrer dans le Royaume de Dieu. « Aujourd’hui tu seras avec moi au paradis » dit-il au bon larron en croix avec lui.
Il est bon de se préparer à recevoir ce sacrement que l’on offre non plus exclusivement à l’article de la mort – on parlait jadis de l’extrême onction – mais plus tôt pour donner force et réconfort à ceux qui luttent durant le temps où ce mal les étreint. Le renouvellement pastoral de ce sacrement considère dorénavant l’onction des malades comme un accompagnement et non plus comme une déclaration d’impuissance devant la mort. Comme les miracles de Jésus étaient des signes de la venue du Royaume de Dieu, le sacrement des malades, célébré par l’Eglise, doit nous en faire approcher.
Pour réfléchir à cela, nous pouvons nous appuyer sur le récit de la guérison d’un aveugle par Jésus (Mc 8,22-26). L’ayant emmené à l’écart, après lui avoir imposé les mains et mis de la salive sur les yeux, Jésus lui demande s’il aperçoit quelque chose. Et l’autre lui dit qu’il voit des gens comme des arbres qui marchent. Mettant à nouveau ses mains sur les yeux de l’aveugle, ce dernier voit enfin avec netteté.
Il semble que Jésus doive s’y reprendre à deux fois pour le guérir, comme si le coup de « baguette magique » n’avait pas bien fonctionné la première fois. Il ne s’agit pas de cela. La vision des gens qui marchent comme des arbres veut faire allusion à la situation d’Adam dans le paradis terrestre. Cet Eden était environné d’arbres (Gn 2,9) et le geste de la salive de Jésus peut rappeler le souffle du Dieu créateur sur l’argile humide qui donne vie à Adam (Gn 2,7).
Par cette démonstration, Jésus nous fait sentir que Dieu veut nous rétablir dans toute notre personne, non seulement sous l’aspect de la santé, mais aussi dans tout ce qu’elle a de relationnel. Cela suggère un état comparable au paradis d’Adam : la sagesse y marche et s’enracine comme un arbre (Si 24,9-17).
Dans notre UP, nous réfléchissons à comment organiser ce temps d’onction des malades.
