5 ème dimanche de Carême – 29 mars 2020 – Jean 11,1-45

QUE GERME L’ESPERANCE ET SA METAMORPHOSE !
Il y avait de l’émotion à assister à la bénédiction télédiffusée du pape vendredi soir. Une place Saint Pierre vide pour une fois et pour cause : le risque de contagion que l’on sait. Nos églises sans célébration, invitant à la communion de désir, se ressentent de cela. Un pape presque seul, marchant péniblement, qui doit se faire aider, accusant le poids des ans… et bénissant le monde qui, lui, accuse une pandémie avec son cortège de contaminés et de morts.
Confinés à cause du risque de contagion, le récit de la résurrection de Lazare sortant de son tombeau, suscite bien des résonnances en nous. Non pas que Lazare soit contagieux… il l’est un peu : cette résurrection « orchestrée » par Jésus, sorte de répétition générale de sa propre résurrection… Cela va se savoir ! Et les Juifs l’ont compris, eux qui se divisent désormais en « ceux qui crurent en lui » et en ceux qui ne peuvent adhérer et qui porteront le défi jusque sur la croix.
Un pape bien humain avec ses problèmes de mobilité dus à son âge et un Jésus qui ne vient pas à Béthanie ce jour-là en « divinité anonyme », impassible. Le Christ répond à l’appel de l’amitié : « Jésus aimait Marthe et sa sœur ainsi que Lazare ». Certes, il a tardé à venir et ne s’est mis en route que le « troisième jour ». Le retard de Jésus et la mort de son ami vont permettre que nous soit donné un signe pour la foi : « Je me réjouis de n’avoir pas été là, à cause de vous, pour que vous croyiez ».
Jésus pleure auprès de la tombe où son ami a été enfermé. « Voyez comme il l’aimait ! » dit-on alors.
Dieu pleure ce jour-là sous nos yeux. Il pleure, et pas seulement sur la mort de Lazare, mais aussi sur la mort des hommes, sur l’humanité labourée au fil des âges par les morts diverses qui emportent les humains les uns après les autres, inexorablement.
Yves Cornu
Évangile du 5ème dimanche de Carême – Jean 11, 1-45
En ce temps-là, Marthe et Marie, les deux sœurs de Lazare, envoyèrent dire à Jésus : À son arrivée, Jésus trouva Lazare au tombeau depuis quatre jours déjà.
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Psaume 129
Près du Seigneur est l’amour,
près de lui abonde le rachat.
Des profondeurs je crie vers toi, Seigneur,
Seigneur, écoute mon appel !
Que ton oreille se fasse attentive
au cri de ma prière !
Si tu retiens les fautes, Seigneur,
Seigneur, qui subsistera ?
Mais près de toi se trouve le pardon
pour que l’homme te craigne.
J’espère le Seigneur de toute mon âme ;
je l’espère, et j’attends sa parole.
Mon âme attend le Seigneur
plus qu’un veilleur ne guette l’aurore.
Oui, près du Seigneur, est l’amour ;
près de lui, abonde le rachat.
C’est lui qui rachètera Israël
de toutes ses fautes.